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LES PARTIES DE CHASSE
DES GRANDS PATRONS


 
Les parties de chasse secrètes des grands patrons
 

Les parties de chasse secrètes des grands patrons

Rien de mieux qu’une bonne battue dès l’aurore pour que patrons, politiques et élus locaux tissent des liens profonds… bien utiles pour les affaires. Plongée dans un monde secret.

Les dizaines de bois de cerfs du préau plantent le décor, mais le visiteur reste néanmoins sans voix quand il entre dans la salle des trophées. Deux loups et un grizzli toutes griffes dehors le mettent sur ses gardes. Plus loin, un élan de 2 mètres garde un air impassible alors que, derrière une table de billard français, une meute de lions semble sur le point de bondir. En tout, 500 grands animaux africains sont figés en pleine action sous une voûte de bois de chevreuils et de défenses de sangliers.

 
 
Bienvenue dans l’antre du bien nommé Yves Forestier ! Ce patron inconnu du grand public a fait fortune dans le camion frigorifique. Sa société, Petit Forestier, est d’ailleurs devenue leader européen du secteur. Quand il n’est pas à l’affût, Beretta en main, en Sibérie ou en Namibie, le septuagénaire reçoit ses voisins, Franck Provost, Olivier Dassault, les fils Bissonnet (patrons des Boucheries nivernaises) et ses nombreux clients sur ses terres de plus de 1.500 hectares au cœur de la Sologne.

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Le domaine d’Olivier Dassault, en Sologne, est l’un des plus courus par les authentiques patrons chasseurs. © Eric Fenouil pour Capital







Toutes ces fines gâchettes ont la passion de la chasse. Tous savent qu’il n’y a rien de mieux qu’une battue pour forger les amitiés. Plus virile que le golf, presque aussi secrète que la franc-maçonnerie, la chasse entre patrons et hommes d’influence est un must. Dans la broussaille au point du jour, on croise l’avocat parisien en vue, l’héritier d’une dynastie industrielle, mais aussi le bougnat des temps modernes, comme Olivier Bertrand – propriétaire entre autres de Burger King – ou l’animateur télé (Christophe Dechavanne).

Bien sûr, il n’est pas question de signer un contrat lors d’un dîner de chasse. Mais un jour ou l’autre, on se souvient d’avoir été crottés ensemble. C’est en Sologne que se concentre le plus gros cheptel de chasseurs fortunés. Parmi la longue liste des têtes d’affiche, les Bich (inventeur du stylo Bic), Seydoux (Gaumont Pathé), Tranchant (casinos), il faut réserver une place particulière à Olivier Dassault. Le député de l’Oise ne cesse d’agrandir ses domaines. Il est aussi fondateur du magazine "Jours de chasse", dans lequel il se met en scène à la façon des "Martine" de notre enfance : Olivier Dassault avec le comte Carl-Eduard von Bismarck, Olivier Dassault chassant la perdrix à Ventosilla, Olivier Dassault chez son voisin Jacques Dessange. Quand il n’invite pas lui-même les grands annonceurs du "Figaro" ou les clients de ses Falcon.

Mais sa propriété de Salbris et celle des Châtaigniers, qui vient d’être rénovée à grands frais, paraissent presque simples à côté du faste du palais de sa voisine, Monique Pozzo di Borgo, veuve du fondateur des Bistro romain, où les dîners de chasse s’arrosent aux grands crus. Ou comparé au château XIX e de Bernard Lozé. Ce financier, ancien administrateur de Ioukos, reçoit à la russe. Avec faste et démesure. Ses trois grandes chasses annuelles de 40 fusils se terminent par des dîners au caviar, parfois concoctés par son ami Jean-Pierre Vigato, chef de l’Apicius. Après une dernière vodka, le spécialiste des hedge funds n’hésite pas à faire chanter son monde, aidé de sa balalaïka (luth russe), devant la cheminée majestueuse de son salon rouge. "L’ambiance est démente", souffle un habitué.


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Martin Bouygues reçoit dans son château des Nardilays, à Vernou-en-Sologne. © Eric Fenouil pour Capital




Dans le plus classique et tout neuf château de Martin Bouygues, le festin est tout en retenue. Ici, seuls les meilleurs clients (par exemple, Guillaume Poitrinal lorsqu’il était chez Unibail) ou les plus distingués voisins, comme François Bich, reçoivent un bristol en début de saison. Il faudrait aussi parler des lâchers de milliers de faisans chez les frères Wertheimer (discrets propriétaires de Chanel et des fusils Holland & Holland), des Bissonnet qui remballent le gibier direction le marché de Rungis dans leurs boucheries familiales à peine le tableau honoré, des battues bi-annuelles des oligarques…

Et il n’y a pas que la Sologne, pardi ! Ailleurs en France, de discrets millionnaires régalent également leurs invités. Comme les Rouzaud, propriétaires du champagne Roederer, en Normandie, les Peugeot dans l’Est ou encore l’armurier Arnaud van Robais (Rivolier), qui chasse la bécasse au Touquet avec les Mulliez (Auchan) et les Bonduelle.

Tout ce petit monde s’appelle discrètement dès le mois de juin afin de définir le calendrier des invitations. Ce serait bête de convier Gérard Larcher et Claude Bartolone le même jour ! Une fois sur place, il s’agit de garer sa Porsche Cayenne ou sa Jaguar bien en vue (Benjamin Dessange fait sourire avec sa Range Rover aménagée sur mesure pour la chasse), avant de dédaigner le pantagruélique petit déjeuner de 7 heures.

Une fois les consignes de sécurité écoutées au garde-à-vous, la place de chacun dans la battue est soit tirée au sort, soit attribuée en fonction du grade ou de l’état de fortune du convive. Politiques (David Douillet, Ladislas Poniatowski, François Baroin sont des habitués), élus locaux, partenaires et amis se retrouvent alors "dans le beurre" (là où le gibier passe à coup sûr) ou "à couillonville" (l’inverse).

Et attention à ne pas s’improviser chasseur pour espérer décrocher un contrat ou faire partie du "club". Les viandards tirant sur tout ce qui bouge sont vite blacklistés. Le député Pierre Lellouche, qui a failli blesser l’ex-chef de la police, Frédéric Péchenard, à Chambord, en sait quelque chose. "A la chasse, on voit la personne dans sa vérité", professe Baudouin de Saint-Léger. Ce trentenaire a créé un club, So Chasse, moins huppé que le vieux Saint-Hubert ou que le Club de la chasse et de la nature, à 1.200 euros la cotisation pour ce dernier.

Car si les richissimes sont scrutés et souvent singés, ce sont les professions libérales et les cadres dirigeants libres de leur temps (beaucoup de chasses ont lieu en semaine) qui forment le gros du réseau des chasseurs. Ainsi, de Christian Pellerin, bâtisseur de La Défense, à Yves Hogrel, ancien notaire à Jouy-le-Potier, en passant par Christian Ducatte, administrateur judiciaire dans l’Yonne, beaucoup chassent à la fois gibier et futurs clients. "C’est un bon moyen de signer des contrats dans les semaines qui suivent", reconnaît le banquier privé Frédéric Bost.

Au dernier dîner de So Chasse, en novembre, parmi les 70 joyeux drilles attablés au restaurant parisien Le Louchebem, un banquier de 32 ans nous avouait s’y être mis en partie pour développer son carnet d’adresses. Et ses yeux de s’illuminer en évoquant un dîner organisé par le club il y a deux ans chez le directeur financier d’Eurazeo, le grand fonds d’investissement. "Ça enlève les barrières bien plus sûrement que dans un cocktail", nous a-t-il expliqué.


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Jérôme Seydoux, le patron des cinémas Pathé, est un des plus discrets propriétaires de Sologne. © Eric Fenouil pour Capital








Encore faut-il en avoir les moyens. Comptez 3.500 euros pour débuter avec l’équipement de base et le permis à 450 euros. Le chasseur régulier y consacrera facilement 10.000 euros sur la saison. Bien sûr, il faut avoir son propre fusil : 1.500 euros pour une entrée de gamme chez Browning, bien plus pour un modèle gravé comme ceux proposés chez Beretta, rue Pierre-Charron, à Paris. "Celui-là fait 70.000 euros, mais les prix grimpent bien davantage chez Purdey ou Boss, nous explique le vendeur. Et il faut avoir au moins deux fusils pour bien chasser le petit gibier." Ensuite, il faut se vêtir. Les plus élégants iront chez Mettez ou Artumès s’offrir un knickers (pantalon court) en peau de cerf à plus de 1.000 euros.

Chez Beretta, la simple paire de chaussettes à pompons coûte 68 euros. "Si je chasse en famille, peu importe, mais si je reçois pour affaires, je me dois d’être bien habillé", nous confie le patron de Lanson, Philippe Baijot. Le plus onéreux reste enfin la participation à la chasse elle-même. En louant à la journée, c’est de 200 à 2.000 euros par personne en fonction de l’endroit et du type de gibier chassé. Mais, généralement, les aficionados prennent une (ou plusieurs) action (s) de chasse sur un territoire défini, qui donne par exemple accès à quatre ou cinq journées dans la saison pour 1.500 à 2.000 euros. Et ne pas oublier la "pièce aux gardes" (de 50 à 200 euros) pour remercier les rabatteurs, même lorsque l’on est invité.

Le cran au-dessus est de posséder une chasse. Coût d’entrée pour 1.000 hectares en Sologne avec de belles bâtisses et quelques étangs : plus de 10 millions d’euros. Et ce n’est que la mise de départ. Il faut ensuite rajouter plusieurs centaines de milliers d’euros chaque année pour l’entretien. "40.000 euros pour nos 100 hectares", soupire Albert Corre, chef du Petit Pergolèse, à Paris.

Les salaires des gardes-chasses et jardiniers et l’élevage du gibier sont les premiers postes de dépenses. Car même les sangliers ne sont plus vraiment sauvages, mais nourris au maïs pour être plus gros que chez le voisin. Les faisans reviennent encore plus cher : 12 euros l’unité quand ils sont achetés vivants à un producteur pour être lâchés par centaines la veille d’une chasse. Plus de 300 euros (tous frais compris) lorsqu’ils sont élevés sur la propriété dans des volières à l’anglaise. Le must, car ils volent plus vite et plus haut.

Les grands propriétaires ont aussi une fâcheuse tendance à clôturer leurs bois sur des dizaines de kilomètres (à 25.000 euros le kilomètre tout de même), ce qui fait rugir les villageois voisins, privés ainsi de champignons. Mais nos grands patrons ne veulent pas que leur gibier si grassement nourri s’égare. Et cherchent surtout la tranquillité. Ils n’hésitent d’ailleurs pas à faire pression sur les élus locaux afin d’empêcher, comme Olivier Dassault, la création d’un village vacances, ou, comme Martin Bouygues, l’installation d’une aire de gens du voyage, à côté de chez eux.


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Chez les Wertheimer, propriétaires de Chanel, on lâche des milliers de faisans pour contenter ses hôtes.© Eric Fenouil pour Capital





Leur tranquilité leur est si chère que ces propriétaires préfèrent louer un autre domaine lorsqu’ils organisent des chasses d’affaires. Moins dissimulées que les précédentes, ces chasses sont clairement consacrées au réseautage. BTP, assurances (Axa), banque, vins et alcools (Pernod Ricard)… tous les secteurs s’y adonnent, surtout ceux où les pouvoirs publics ont du poids.

Chez Engie par exemple, le directeur chargé des collectivités, Guillaume Beaumont, l’est aussi de la chasse. Pour 15.000 euros la journée, ces groupes peuvent régaler une dizaine de bons clients sur des domaines d’exception à deux heures de Paris, comme Mivoisin, Les Rémillys ou Voisins. Là, les tableaux (nombre d’animaux au tapis) de plus de 600 faisans sont fréquents et il est d’usage de repartir avec sa "bourriche" (morceau de gibier offert à chaque invité). Problème ! Comme personne n’a envie de plumer la perdrix ni de manger de la terrine de sanglier toute la semaine, le gibier se retrouve parfois dans les poubelles entre la Sologne et Paris. Figurez-vous que les centres de tri sélectif s’en plaignent !

Sophie Lécluse
Publié par : capital.fr

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