La gale des oreilles, otacariose, ou encore gale auriculaire, est une parasitose courante chez nos chiens provoquée par la présence d’acariens nommés Otodectes cynotis.
Ces envahisseurs de la famille des épidermoptidés vivent sur la peau, notamment au sein du conduit auditif pour se nourrir de déchets épidermiques et de cérumen.
Les chiens de chasse et notamment ceux vivant en communauté sont fréquemment visités par cet encombrant acarien. Voyons donc ensemble à qui nous avons à faire et comment s’en débarrasser.
Un Otodecte cynotis ne mesure pas plus d’un demi-millimètre mais il se développe assez rapidement dans les oreilles de nos cabots où il se reproduit avec allégresse.
Œufs, larves et adultes sont donc présents dans les oreilles de l’animal parasité (ces acariens ne sont pas capables de survivre que quelques jours dans le milieu extérieur).
Le cycle de vie complet du parasite (passage de l’œuf à l’adulte) s’effectue en 3 semaines.
La contagion s’opère par contact direct entre un animal sain et un animal infesté.
Elle peut avoir lieu au sein d’une même espèce mais une contamination interspécifique (du chat au chien, du furet au chat etc…) est également possible.
Selon la clinique vétérinaire « La Devèze » dans les Pyrenées-Orientales (www.cliniqueveterinaireladeveze.com), « la présence d’Otodectes cynotis dans le conduit auditif d’un animal s’accompagne d’importantes démangeaisons et d’une vive douleur. Celui-ci est très gêné et secoue la tête sans arrêt. » Ce « grattage » répété peut entrainer d’importantes lésions cutanées au niveau de la tête et du pourtour des oreilles ou encore l’apparition d’un othématome (poche de sang entre la peau et le cartilage de l’oreille résultant de la rupture d’un vaisseau).
Un symptôme fort de cette parasitose est la présence d’un cérumen granuleux brunâtre typique de ce type d’otite.
Il se dégage souvent une odeur nauséabonde en provenance des oreilles de l’animal atteint.
Ce cérumen (dont la sécrétion est augmentée en cas d’otacariose) favorise l’apparition d’otites surinfectées.
Les bactéries se développent alors dans le conduit auditif et le cérumen laisse place à des écoulements purulents.
Ces symptômes classiques doivent vous conduire tout droit chez votre vétérinaire qui mettra en évidence la présence du parasite adulte directement dans le conduit auditif grâce à un otoscope ou celle de la colonie à tous ses stades grâce à une analyse des sécrétions au microscope.
La gale auriculaire, si elle est correctement traitée reste bénigne.
En revanche, si par laxisme ou ignorance, le maitre laisse les acariens se développer, les complications et leurs conséquences peuvent être graves.
Dans certains cas, il a été constaté une altération du tympan et une dégradation des capacités auditives.
On ne se débarrasse pas d’un acarien d’un simple revers de manche.
La présence du parasite à différents stades nécessite un traitement long et adapté.
Tout commence par un nettoyage méticuleux des oreilles à l’aide d’un produit d’hygiène classique (« Otolane », « Epiotic » ou encore « Cérulytic »).
Cette opération doit avoir lieu de deux à trois fois par semaine.
Elle va permettre le décollage du cérumen présent dans les conduits auditifs, assurant ainsi une élimination mécanique d’une grande quantité de parasites tout en favorisant l’action de l’acaricide.
L’acaricide parlons-en. Il s’agit de produits que l’on trouve souvent en pommade intra auriculaire.
A titre d’exemple l’oridermyl est souvent prescrit en cas d’otacariose.
Malheureusement, les utilisateurs réguliers de ce produit ont remarqué une légère baisse d’efficacité due au remplacement du lindane (molécule interdite en France) par la permethrine.
L’otostan à base de crotamiton des laboratoires Biocanina semble aujourd’hui répondre aux attentes des consommateurs.
Dans tous les cas, votre vétérinaire habituel saura vous conseiller le meilleur traitement en fonction de l’état du chien que vous lui présenterez.
Certains antiparasitaires connus comme le Stronghold (selamectine) ou l’Advocate (moxidectine) sont également utilisés car actifs contre ces maudits acariens.
Quelques gouttes de ces traitements en spot-on permettent de tuer bon nombre de parasites internes ou externes.
En utilisant ces produits contre les puces et les tiques, on peut donc imaginer que l’on protège nos compagnons contre cette gale.
Des vétérinaires conseillent également l’injection en sous-cutanée d’ivermectine (connue de nombreux chasseurs-éleveurs sous le nom d’Ivomec).
Quoi qu’il en soit, prenez conseil auprès de votre spécialiste et ne vous lancez pas dans l’automédication qui cause autant de dégâts chez les animaux de compagnie que chez les humains;
Mettre 2 gouttes de Frontline (pipette) dans chaque oreille tous les 2 mois. Nous n’irons pas jusqu’à dire que c’est dangereux, mais qui connait vraiment les effets réels de ce produit dans le conduit auditif d’un chien ?
Quel que soit le traitement, ou les traitements associés pour une meilleure efficacité, il devra être poursuivi longtemps, de façon à éliminer les parasites adultes mais aussi les œufs pondus car aucun médicament ne les détruit.
La durée d’éclosion de ces œufs implique une durée minimale de traitement de trois semaines, un mois minimum étant souvent conseillé. Suivre le traitement jusqu’au bout permet d’éviter les récidives.
Compte-tenu de la forte contagiosité de cet acarien, il convient de traiter l’ensemble des individus du foyer ou du chenil même s’ils ne semblent pas contaminés. Si vos chiens vivent dans la maison, il est conseillé de passer régulièrement l’aspirateur dans les coins ou l’animal infesté a ses habitudes. Comme indiqué plus haut, les acariens ne survivent pas longtemps en extérieur, donc cette opération de nettoyage permet d’assainir rapidement l’environnement.
Au chenil c’est une toute autre affaire. Il faut nettoyer l’ensemble des boxs avec des produits acaricides. Il existe des lotions adaptées comme le Saniterpen DK. Il détruit efficacement les insectes volants, ténébrions, tiques, puces, poux, blattes et acariens grâce à sa solution traitante (Deltaméthrine). Son large spectre permet de lutter contre des pathologies plus graves comme la Leishmaniose ou la maladie de Lyme. Les chiots et notamment ceux en provenance d’élevage sont sensibles à la gale des oreilles. L’arrivée d’un nouveau chien devra donc être précédée d’un examen de ses conduits auditifs et un traitement préventif pourra lui être administré pour limiter le risque de contagion.
La gale des oreilles n’est donc pas une pathologie grave en soit.
Elle nécessite par contre une attention quotidienne pour s’en débarrasser (les propriétaires de spaniels en savent quelque chose). Sans une vigilance de chaque instant, elle peut rapidement devenir envahissante surtout dans un chenil bien garni.
Les soins préventifs sont toujours moins onéreux que les soins curatifs, mais si par malheur, vous vous seriez laissé gagner par l’otacariose, ne vous inventez pas des talents de thérapeute et filez tout droit chez votre vétérinaire.
Lui seul, saura vous guider pour chasser ces intrus des oreilles de votre chien ou de l’ensemble de votre meute.
Benjamin Basset
Publié par : noschasses.fr
Chiens, chats, rongeurs : attention, teigne méchante !
Par Julien Guéry
Publié par : france3-regions.francetvinfo.fr
La teigne du chien, aussi appelée Dermatophytose, est une mycose, c’est-à-dire une affection cutanée causée par des champignons.
Cette maladie très contagieuse touche les chiens et les chats et est transmissible à l’Homme.
Quelle est la cause de la teigne du chien ?
La teigne est causée par différents champignons. En médecine vétérinaire, les plus fréquents sont des Microsporum canis, Mycrosporum gypseum et Trichophyton mentagrophytes.
Le champignons se développent dans des zones pourvues de kératine :
Une fois installés, ces champignons développent des spores. Ils se répandent dans le pelage et dans l’environnement du chien. La transmission se fait alors :
Chez le chien, ces lésions ne démangent pas.
Chez l’Homme : cela se traduit par des lésions rondes avec un pourtour en forme de couronne inflammatoire, un peu plus rouge. Les lésions de teigne démangent énormément.
Le diagnostic de la teigne se fait chez votre vétérinaire. Il pourra faire différents examens :
Par Bernard Donnecq-Cazaux
Pour le Chasseur Français avril 2013