S’il est une technique qui est à la mode et qui conquit progressivement bon nombre de chasseurs, c’est bien celle de l’affût (et de l’approche). Que ce soit en en plaine, au bois ou bien encore en montagne, le tir d’un sanglier ou d’un chevreuil fait de plus en plus d’adeptes. Mais bien tirer ne s’invente pas ! Parfois des déconvenues surviennent et si le fait de louper fait partie intégrante de la chasse, il faut néanmoins alors tout faire pour diminuer le nombre d’échecs.
- Des animaux, une carabine équipée d’une bonne optique… tout semblerait jouer d’avance, mais le défi est pourtant loin d'être relevé ! En effet, avoir l’animal dans sa lunette ne suffit pas pour affirmer qu’il tombera à coup sûr. Inconnus des novices, mais respectés par les habitués de l’approche ou de l’affût, de nombreux facteurs sont à prendre en considération quand on pratique ce type de chasse, de l’arme en elle-même, à la balistique en passant par l’état du tireur, du choix de son optique ou bien encore sa position ou ses appuis lors du tir. Bref, une fois ces derniers paramètres connus et pris en compte, le loupé n’existera plus… enfin en théorie !
Psychologie et état physique - L’aspect psychologique et physique du chasseur est primordial dans une chasse où le tir de précision est une obligation. Ainsi, la sérénité et une très grande maitrise de soi doivent être de mise pour la chasse à l’approche ou à l’affût ! Il faut donc être calme et faire ainsi corps avec la nature afin d’être à 100% dans l'action de chasse. Pratiquer alors que l’on est nerveux, fatigué ou que l’on est contrarié voue la sortie à l’échec … Coup de doigt, mauvaise visée et en conséquence loupé seront les premiers effets d’un fort stress ou d’un mal être interne. Ainsi, afin d’être 100% opérationnel, il faut être zen et posséder l’esprit clair afin de prendre la bonne décision au bon moment pour lâcher un coup de carabine fatal. De plus, la « cool attitude » comme l’appellent nos amis anglo-saxons permet à coup sûr des approches ou des affûts plus silencieux, une observation plus appliquée et alors des tirs plus sereins et opportuns qui sont couronnés de succès.
Réglage obligatoire de son arme - Il est aussi un principe inéluctable dans ce type de pratique et que bon nombre de chasseurs trop pressés ou fainéants oublient, voire snobent, car trop sûr d’eux ou de leur arme : le réglage de cette dernière. Ce principe est nécessaire, voire obligatoire chaque début de saison afin de s’assurer de la conformité entre le point visé et le point impacté avec l’ogive. Si l’opération vous parait difficile ou fastidieuse, un passage chez un armurier sera nécessaire et il le fera pour vous avec grand plaisir moyennant quelques deniers ! Ce réglage est aussi à opérer en cours de saison si vous avez un doute sur la précision de l’optique après un choc ou un loupé. Il est aussi obligatoire en cas de changement de type de munition. Quand le doute est là, il faut le dissiper aussitôt par un nouveau tir-test, cela ne vous coûtera que quelques minutes ainsi que 3 balles afin de déterminer le point moyen sur le ciblage et cela évitera surtout des frustrations d’un animal que vous imaginiez déjà mort et qui hantera votre esprit lors de nuits cynégétiquement cauchemardesques !
Le poids de la bête - Coté mental, le stress dit « du poids de la bête » émeut souvent le tireur, si tant est qu’il n’a pas l’habitude de voir un tel trophée dans sa lunette. Ce phénomène arrive fréquemment aux tout jeunes disciples de Saint Hubert. Cet état fait souvent chavirer des situations en défaveur du chasseur qui, face à l’animal tant espéré ou rare, perd totalement ses moyens. Émotion et surdose d’adrénaline sont alors responsables de loupés alors que « l’affaire était dans le sac » comme le dit l’expression populaire ! Ce n’est pas parce que l’animal de votre vie est dans la croix de la lunette qu’il sera automatiquement foudroyé par votre balle : reprendre ses esprits, respirer profondément, ne pas se précipiter et attendre la meilleure posture de ce dernier afin d’optimiser le tir pour qu’il soit foudroyant est donc la meilleure des choses à faire. Qu’il fasse 20 kg pour un chevreuil ou 200 pour un cerf, la technique est la même : patience, zénitude et concentration seront ainsi les maitres mots d’un tir parfait à l’arme rayée?!
Et la balistique dans tout ça ? - Le côté balistique est souvent aussi mis de côté par certains tireurs. Un des principes de base est de toujours tirer avec le même modèle de balle à la chasse que celle qui a servi au réglage. En effet, chaque modèle est différent, que ce soit en poids comme en vitesse, c’est ce qui fait qu’il y a autant de trajectoires que de modèles de balles. Alors, quand on en a trouvé une qui convient, il faut impérativement la garder ! Tout changement d’ogive impliquera obligatoirement un nouveau réglage. La bonne connaissance de la table balistique de vos munitions est aussi primordiale lors des TLD (Tirs à Longues Distances) mais cela conditionne le fait aussi de posséder un télémètre précis qui donnera la distance juste avec la cible à tirer. Ainsi, grâce à cette table que le chasseur devra avoir en permanence avec soi et surtout sous la main rapidement, les corrections seront rapides dans la visée et le tir sera donc net et sans bavure.
Le bon choix de l’optique - Le choix de l’optique est aussi primordial pour ce genre de pratique. En effet, un indice crépusculaire non adapté empêchera des tirs dans la pénombre comme c’est souvent le cas à l’approche ou à l’affût. Il faut que ce dernier soit adéquat pour pouvoir tirer un sanglier ou un brocard dans l’obscurité. Avant d’opter pour une lunette, renseignez-vous bien auprès de votre armurier et souvent la différence de prix entre deux optiques s’explique par la qualité et la sensibilité de lentilles et ainsi de la qualité de lunette.
Quid de la météo ? Quant à la météo, elle joue aussi un rôle prépondérant dans le tir. En effet, le vent est un facteur qui fait que les trajectoires des ogives peuvent plus ou moins fluctuer. Plus cette dernière est légère, plus elle sera sensible aux déplacements d’air et aux rafales, l’aérologie étant une science donc à prendre en compte. Idem pour la pluie qui modifiera de manière parfois aléatoire cette même trajectoire. Alors par grand vent, les tirs doivent être adaptés à vos connaissances, ne tentez pas le diable à vouloir taper un animal à des lustres ! Enfin, il ne faut surtout pas partir sans regarder dans quel sens le vent souffle au risque d’alerter, bien malgré nous, les animaux de notre présence par nos effluves. Toujours se placer face au vent est ainsi la règle d’or !
La bonne position de tir Enfin, reste la position qu’a le tireur lors de sa visée. Pour réaliser un prélèvement à l’approche ou à l’affut de la meilleure des manières, il faut d’abord être bien calé. Les chasseurs de chevreuils ou de renards sont adeptes souvent de la botte de foin, sinon le sac à dos fait l’affaire et les chasseurs en montagne le confirmeront sans soucis. La canne de pirsh doit être impérative à chaque sortie en plaine ou au bois. Il en existe de multiples sortes, mono-pied, bi-pied et même trépied. L’important est l’immobilisation de l’arme au moment de la visée et surtout à l’instant crucial de l’appui sur la queue de détente car une variation de 1mm à la sortie du canon peut vite devenir un gros écart qui fera louper un animal qui était côté médaille d’or et qui vous laissera au final que des remords!
La chasse à l’approche ou à l’affut ne permet donc pas d’approximation, ce sont des chasses précises demandant un tir unique et fatal. Une mauvaise balle peut entrainer au mieux des regrets mais aussi souvent la fuite d’un animal touché qui mourra dans d’atroces souffrances. Alors mettez tous les atouts de vote côté, soyez serein, ne vous emballez pas trop vite au risque de voir votre « palpitant » jouer la chamade et vous faire manquer…l’immanquable. Pensez de plus à ne pas oublier télémètre et table balistique. Et enfin si besoin, ne lésinez pas sur l’achat d’une bonne canne de Pirsh qui garantira une stabilité précieuse devant un beau cerf ou bien un daim bien couronné!