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DRESSAGE DU CHIEN D'ARRET : NIVEAU 1



LES CHIENS D'ARRET


 
 


Comment réussir le dressage de votre chien d'arrêt

NIVEAU I
 


Dressage niveau 1
 
Comme il existe des gens mal élevés qui ont des enfants mal élevés, il existe des personnes qui ont des chiens très mal éduqués, qui sont pour eux et leur entourage, un calvaire. Ces gens là sont souvent les mêmes personnes.
Un certain travail de "DRESSAGE" aurait pu rendre leur compagnon plus agréable. En prenant pour principe que le dressage qu'elle qu'en soit la méthode, sera à mon avis, toujours basé sur les mêmes principes : répétition, caresses, obligation et progression lente mais régulière.

  

 
1ère étape : L'approche du jeune chien

 J'y attache une grande importance car trop d'erreurs sont commises...

1 / Le choix d'un chiot
toujours le choisir dans une race qui vous plaît et qui vous motive, car un sujet pris à contre-cœur entraîne toujours un manque de confiance et la moindre faute du chien est toujours amplifiée à vos yeux.

 

2 / L'éducation
dès son plus jeune âge, un chiot comme un enfant doit être éveillé par son maître et ne peut, par exemple, rester dans un chenil trop muré d'où il ne pourra voir personne au risque de faire un sujet sensible, craintif et souvent ayant beaucoup de mal à assimiler la suite de son éducation.
Pour cela s'il vit au chenil, il faudra beaucoup le sortir, le promener en laisse, dans la rue, pour lui apprendre le contact avec les gens. Si vous avez un jardin, le laisser de temps en temps gambader et jouer dans ce lieu "clos"; l'appeler par son nom en disant: "viens ici"; le flatter lorsqu'il s'exécute, sinon allez le chercher, passez lui la laisse amenez-le gentiment à l'endroit où vous l'avez appelé une première fois en répétant son nom, "viens ici". Puis le caresser, tout cela plusieurs fois. Il faut en tout cas lui montrer que vous l'aimez, . mais aussi lui apprendre que le chien c'est lui, le maître c'est vous, et qu'il doit en toute occasion vous respecter. Oui, c'est oui ! Non, c'est non...
Dans tous les cas de figure, si vous habitez à la campagne, sous le faux prétexte de le rendre heureux, et qu'il y a peu de danger, il faut absolument éviter de laisser votre chien livré à lui-même dans un terrain "non clos" qui deviendra vite un lieu de chasse où il prendra d'irrémédiables défauts, et d'où il rentrera quand il en aura envie.

 

3 / Intéressement au gibier et développement de l'odorat
On peut préparer cette phase par divers moyens :
- a - Soit en chassant réellement, c'est-à-dire sur un terrain plus ou moins naturel où il rencontrera un hypothétique gibier plus ou moins facilement. Il se passionnera ainsi petit à petit, mais cela peut être assez long, en raison de la faible quantité de rencontres.

 - b - Soit en le testant, en lui montrant du gibier d'élevage. Il faut là, à mon avis, prendre un maximum de précautions.
Soit vous le testez "librement" avec des "cailles de tir" le plus souvent il va les attraper avant même leur envol, ce qui peut fortement perturber son arrêt.
Soit vous procédez comme je le préconiserais plutôt, c'est-à-dire l'amener gentiment sur l'émanation à l'aide d'une longue laisse, ou petit cordeau de trois mètres environ. Vous l'empêchez de se saisir de l'oiseau lorsqu'il l'a senti, cela de manière douce, en tendant au besoin légèrement "le frein" et en caressant le chiot, tout en lui donnant des chuuuuuuuut! Assez longuement, pour l'inciter à ne pas bouger.
Puis, vous faites voler la caille après une quarantaine de secondes environ, tout en empêchant le chiot de la poursuivre, mais sans le gronder non plus, en continuant de le caresser. Après un détour vous le ramènerez à l'émanation et vous recommencerez l'opération.
Ainsi, vous vous rendrez compte de ses qualités olfactives, testerez son arrêt et lui donnerez progressivement le goût de la chasse.
Si au cours d'un essai libre, il arrête une pièce, passez-lui immédiatement la laisse et flattez-le comme précédemment.
Si par hasard vous arrivez trop tard, ne restez pas inactif, poursuivez-le et essayez de le rattraper sans lui faire peur et sans violence, avant qu'il ne se saisisse lui-même de la caille. Ramenez-le à l'endroit de son arrêt, où vous le caresserez.
Sur du gibier ne corrigez jamais un chiot ou (puppy) avant de l'avoir dressé correctement.

 


2ème étape : L'éducation de base sans gibier

Lorsque votre chien a acquis la passion et que vous êtes certain qu'il mérite un bon dressage, vous pouvez commencer la partie "technique", c'est-à-dire son éducation de base sans gibier qui va vous permettre de chasser plus tard dans de bonnes conditions. Il faut prendre pour principe que le dressage n'est pas seulement de la coercition, mais aussi peut être de la répétition d'exercices qui entraîneront un conditionnement du sujet, ce qui lui donnera une bonne obéissance. Il faut pour cela consacrer, au minimum entre dix et quinze minutes deux fois par jour, à votre chien.
- a - La marche en laisse : vous placez le chien à votre gauche et vous lui dites "au pied". Si le chien tire dans un sens ou dans un autre, vous répétez l'ordre en donnant fermement une secousse vers vous et vous le caressez lorsqu'il est tout contre votre jambe. Vous avancez de nouveau et répétez l'opération.
- b - Assis : le chien marche à votre gauche, vous vous arrêtez: "ASSIS" tout en donnant une petite secousse à la laisse vers l'arrière. A l'aide de votre main gauche tout en renouvelant l'ordre vous appuyez simultanément sur le derrière de votre chien. Vous répétez cet exercice pendant quelques sorties, et en le flattant lorsqu'il est en bonne position.
Lorsque vous sentez qu'il cède facilement vous procédez de la même manière, mais avec l'autre bout de la laisse tenue par votre main droite, au deuxième "ASSIS" vous donnez un petit coup sur les fesses de votre chien, et vous le caressez, bien assis en bonne position.

- c - Le down : toujours sur votre gauche, vous le mettez en position "assis", puis tout en donnant l'ordre "down" à l'aide de votre main gauche vous appuyez sur sa tête, tout en avançant légèrement ses pattes avant pour positionner les griffes au niveau des yeux, la tête bien à plat.
Dès la première leçon, le chien devra tenir sa tête par terre, sans que vous éloignez ta main de plus de quelques centimetres de son chanfrein, et ce sera bien suffisant pour ses premiers downs. Plus tard, et très progressivement, vous associerez le coup de sifflet long, et vous ne vous éloignerez que très lentement, levant le bras verticalement, ce qui veut aussi dire "DOWN". Lorsque le chien se maintiendra bien dans la position, vous compléterez cette éducation en y adjoignant du rappel et du down à distance.
Le chien bien au down, à l'aide d'un cordeau, vous rappelerez votre chien au sifflet "tut! tut! viens ici...", et vous le ramenez gentiment à vous.
Lorsqu'il revient bien, vous travaillez le down à distance, en levant le bras, sifflant un coup long et en disant "down" tout cela simultanément. S'il ne se couche pas il faut le ramener, gentiment les premières fois, à la place où vous lui avez donné les ordres, puis avec un peu plus de sévérité si vous sentez qu'il a bien compris et qu'il persiste dans son refus. Progressivement vous arriverez à tout cela en raccourcissant la laisse, puis en la supprimant totalement sans oublier de la réutiliser à la première incartade. Ce cordeau vous sert de contact avec la bête et vous évite des fuites désagréables en début de dressage.

- d - Le rapport "forcé ou appris" :  les mots : "va chercher, prends, porte, donne".
La phase la plus longue doit être la plus progressive. On commence avec un chevalet de bois de trois ou quatre centimètres de diamètre avec deux petites roues de chaque côté. Le chien assis à votre gauche, de votre main droite vous lui présentez l'apportable que vous tenez par une "roue" tout en disant "PRENDS" et à l'aide de votre main gauche vous lui ouvrez la gueule en passant le pouce et l'index de chaque côté du nez et en serrant un peu les babines.
Vous glissez l'objet derrière les crocs, "PORTE", et du plat de votre main droite sous la gueule, vous maintenez la mâchoire inférieure. Après quelques leçons au mot "PORTE", s'il a tendance à ouvrir sa gueule vous donnez des petites tapes sur la mâchoire. Progressivement, il ouvrira mieux sa gueule et tiendra facilement l'objet. Le plus dur consiste à le faire avancer vers l'objet au sol.
une dizaine de secondes, vous lui demandez le rapport. Quand il ne cherche plus à bouger vous terminez en le mettant au down juste au moment du lancer. Un jeu utile pour plus tard consiste, surtout lorsque votre chien a pris le goût pour le rapport, à jeter l'objet par surprise devant "la trajectoire" de votre chien en train de gambader dans votre pelouse par exemple.
A ce moment-là, il faut mettre votre chien au down, et le faire rapporter un coup sur deux jusqu'à ce que votre chien s'arrête seul.
Lorsque toute la "technique" sera parfaite dans la cour, avec ou sans laisse, vous pouvez passer à la phase suivante.

 


3ème étape : L'éducation sur le terrain
 

Vous vous placerez à bon vent (face à vous) dans un terrain clair (pour mieux voir les réactions de votre chien), et si possible limité en surface, par des bordures nettes, pour le récupérer plus facilement.
Vous mettez un collier à votre chien avec un petit cordeau d'un mètre cinquante qui rappellera à votre chien le dressage, et qu'il y a entre lui et vous un lien.
Après l'avoir mis au down et répété quelques phases d'obéissance, vous le libérez vers la droite par exemple, et vous l'accompagnez sur quelques pas. Lorsqu'il aura pris une distance suffisante selon votre goût (pas trop loin les premières fois), vous le rappelez énergiquement au sifflet (tut ! tut ! tut !), et s'il refuse d'obtempérer, vous courez vers lui tout en essayant de le mettre au down par un coup de sifflet long (tuuut !). Lorsque vous le récupérez, vous le caressez une seconde, puis vous saisissez le cordeau pour le ramener là où vous avez demandé le down; vous le plaquez au sol énergiquement une vingtaine de secondes en répétant "down", et ensuite vous rappelez sévèrement au tut ! tut ! en donnant des secousses à la laisse. Lorsque vous arrivez à l'endroit où vous l'avez appelé, dans un premier temps, vous le sifflez à nouveau tout en le caressant longuement. Vous renouvelez l'opération sur la gauche.
Lorsque votre chien revient vers vous de la gauche vers la droite vous allez dans le même sens. Il aura tendance à calquer sa recherche sur "votre pas", vous dépassera et lorsqu'il aura atteint la distance suffisante vous le rappellerez après avoir pris soin de changer votre sens de marche (droite vers gauche).
L'opération se renouvellera et le chien s'initiera progressivement à la quête. Il faut aussi le rappeler au sifflet lorsqu'il monte tout droit dans le vent, sans raisons apparentes, et lui montrer du bras une direction droite ou gauche tout en accompagnant le mouvement d'un pas rapide. Plus tard le geste suffira.
Pour le down à distance, il est beaucoup plus simple, comme pendant l'éducation de base, de commencer à l'ordonner à petite distance, et s'il ne se couche pas il faut le ramener énergiquement à l'endroit exact, le plaquer au sol, et le laisser une quarantaine de secondes tout en sifflant des coups longs "tuuuuut ! ". Vous augmentez progressivement les distances, mais vous êtes intraitable, le chien ne doit pas venir se coucher à vos pieds. Le down vous servira à arrêter votre chien lorsqu'il poursuivra une pièce de gibier que vous ne "souhaitez" pas qu'il poursuive. Un très bon rappel et un excellent down sont nécessaires pour passer à la phase suivante.

 


4ème étape : La mise en pratique sur le gibier

S'il est bien obéissant sans gibier, vous pouvez pratiquer dans un premier temps comme avec le chiot. Pour cela vous l'amenez à l'émanation de la pièce du gibier en laisse ou au petit cordeau, ce qui vous permettra de contrôler ses réactions.
Si cette pièce n'est pas une caille, elle aura été au préalable mise dans une petite boîte grillagée, pour éviter de la chercher pendant des heures, et pour être certain de la trouver au bon endroit.
Dans le cas d'une caille, vous mettez un petit fil rouge à la patte pour la repérer plus vite, et ne pas amener le chien le nez jusque sur l'oiseau; il ne faut pas l'habituer à arrêter de trop près.
A la prise d'émanation facile à remarquer par son changement soudain de direction vers l'avant et son impression de boire les effluves, vous contrôlez sa réaction en lui donnant des "chuuuut". Vous tendez "le frein" du cordeau si son arrêt n'est pas parfait, et au bout d'une quarantaine de secondes de caresses légères et de "chuuuut" vous faites voler la pièce que vous "libérez" en tirant sur la ficelle reliée à la petite boîte.
A l'envol vous mettez gentiment votre chien au down tout en tirant un coup de revolver d'alarme. Lorsque votre sujet ne bougera plus vous procéderez de la même manière sans tenir le cordeau pendant quelques séances puis en le supprimant totalement. Lorsque, malgré un down insistant, votre chien partira tout de même à l'envol, ou au coup de feu, il faut le poursuivre, le rattraper au plus vite et le ramener à la place initiale assez énergiquement, puis recommencer l'opération, avec un nouvel oiseau.
Pour faire un nouvel arrêt sur une pièce que vous avez faite voler et qui a bien été respectée par le chien, il faut éviter d'y aller tout droit, mais au contraire faire un détour pour que le chien perde l'idée exacte du point de chute, et ainsi, mieux vous obéir, mieux croiser sa quête et ne pas aller directement sur l'oiseau.
Malgré tous ces bons principes, il ne faut pas oublier que la réussite d'un bon dressage sera liée à sa longévité, et pour cela il faudra continuer à pratiquer de la sorte lorsque vous serez à la chasse ("la vraie"), en ne perdant pas votre self-contrôle, avant que le chien ne le perde lui-même (par exemple : en tirant une pièce mise à l'envol ou en demandant le rapport avant même d'avoir tiré).
Pour en revenir au rapport, il faut bien dire qu'il est particulièrement important pour récupérer le gibier, mais il faut parfois faire des choix, car un rapport trop rapide devient vite une poursuite sous l'aile lorsque vous manquerez la pièce. Pour cela essayez de n'envoyer au rapport seulement qu'une vingtaine de secondes après le coup de feu.
Il faut dans tous les cas, à la chasse, penser autant à la qualité du spectacle et au dressage duquel découle cette qualité qu'à la rentabilité et au nombre de pièces dans le carnier.

Patrick Teulières


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