BIEN PREPARER SON CHIEN POUR L'OUVERTURE
Quand l'ouverture approche, tout le monde s'agite. On s'affaire à préparer les armes, les habits, les 4x4, le permis, les colliers des chiens... Mais pour les chiens, justement, qu'en est-il ?
Nos chiens de chasse au sanglier sont de véritables athlètes. Il est impensable d'envoyer un sportif à l'exercice sans l'avoir entraîné et préparé adéquatement. Si l'on veut que tout se passe au mieux lors de cette journée tellement attendue, la préparation de nos compagnons de chasse pour l'ouverture est un travail de longue haleine.
Après de longs mois passés au chenil, au repos total ou presque (quelques sorties au parc d'entraînement pour les plus chanceux...), les chiens ont rapidement perdu leur condition physique. Or, avec l'impatience qui règne le jour de l'ouverture, on leur demande souvent un premier travail intense, trop intense pour leur forme du moment. Afin que l'ouverture se passe sans fausse note, il peut être utile de prendre quelques précautions.
L'alimentation
Chien trop maigre pour commencer la saison
Il est impératif que les chiens ne soient pas en surpoids pour commencer la chasse. Attention, il ne faut pas qu'ils soient maigres, car ils ont besoin de pouvoir puiser de l'énergie. Chez les chiens ayant un poids idéal pour débuter la saison, il doit être possible de palper les côtes, sans qu'elles ne soient recouvertes d'un excès de graisse mais il ne faut pas non plus qu'elles soient trop visibles.
Afin d'éviter une hypoglycémie lors des premiers efforts, il convient de limiter l'apport de glucides (riz, pâtes) dans la ration durant le mois avant l'ouverture.
Au cours des quatre à six semaines qui précèdent l'ouverture, il faut augmenter la part de lipides dans la ration. Cela peut paraître paradoxal, car les chiens ne doivent pas être trop gras.
Il convient alors de réduire le volume de la ration ou de compléter celle-ci avec des fibres (comme les haricots par exemple, en plus c'est la saison...). Ainsi, en complétant la ration avec des fibres, le chien ressent un effet de satiété sans qu'il n'ait reçu trop d'énergie.
Idéalement, l'augmentation de l'apport de lipides devrait se faire via l'ajout d'acides gras essentiels (oméga 3 ou 6 : huile de tournesol, de poisson...).
Les protéines doivent être de qualité optimale (viandes et abats rouges, levure, œufs...).
L'apport en minéraux (particulièrement calcium, phosphore et potassium) doit être plus élevé qu'en temps normal. Un complément type Pet-Phos ® paraît adapté.
De la vitamine E doit être ajoutée, surtout chez les chiens âgés et chez les chiens recevant des matières grasses d'origine végétale (huile de soja, de tournesol...).
La vitamine E est apportée grâce à des injections.
Chien en état idéal pour chasser
Les coussinets
Les différents soins possibles à apporter aux coussinets ont pour unique but de les renforcer.
L'utilisation de produits tannants (Solipat ®, acide picrique) est conseillée et s'avère être très efficace. Une application régulière au cours des semaines précédant l'ouverture permettra aux chiens d'éviter de se couper et de ne pas se blesser sur les sols brûlants du mois de septembre. Ce genre de traitement préventif est aussi très utile lorsque les chiens doivent chasser dans la neige. De tels soins préviennent les brûlures des coussinets provoquées par la neige.
Les sorties
La remise à l'effort progressive demeure la meilleure des solutions.
Les chiens devraient idéalement être sortis au parc d'entraînement tôt le matin (ou tard le soir), afin qu'ils chassent sous une température convenable. Une sortie chaque semaine durant les quatre semaines précédant l'ouverture suffit. Il est judicieux d'aller faire le pied avec son chien avant l'ouverture de la chasse. Même si ce n'est pas un effort soutenu, ce type d'exercice est bénéfique : non seulement, il constitue une mise à l'exercice progressive, mais en plus il habitue le chien à sortir et à sentir les sangliers. Il sera d'autant moins «fougueux» lors de sa première partie de chasse. La reprise brutale de l'exercice prédispose aux blessures musculaires, tendineuses et ligamentaires, c'est pourquoi, il est impératif que les chiens soient soumis à un effort adapté et d'intensité croissante.
Une attention particulière devra être portée aux jeunes chiens qui font leur première saison. En effet, ceux-ci n'ont que rarement achevé leur croissance. Il convient de les nourrir avec un aliment adapté et ce jusqu'à la fin de leur croissance, et ils ne doivent pas fournir trop d'efforts. Il est vrai que si des jeunes effectuent un travail qui ne leur est pas adapté, ils risquent de ne pas pouvoir terminer leur croissance normalement. Alors, lâchez-les une fois sur deux, par exemple, et armez-vous de patience.
Ces quelques conseils ne sont pas difficiles à suivre et ne prennent pas trop de temps ; ils permettront à tous de passer une bonne journée en évitant des tracas avec les chiens.
Le jour J
Bien veiller à éviter la déshydratation.
Alors que chez l'homme, la sudation cutanée permet de réguler la température corporelle, ce mécanisme n'existe pas chez le chien. Chez eux, c'est la perte d'eau par voie respiratoire qui permet la thermorégulation.
Il faut donc encourager la consommation fréquente d'eau. La déshydratation est d'autant plus préoccupante si la température externe est élevée, car il peut apparaître une hyperthermie. Vous devez alors être prêts à faire face au coup de chaleur (mettre le chien à l'ombre, le refroidir grâce à de l'eau froide et de l'alcool sur les coussinets si nécessaire, et lui donner du sucre dans les cas les plus avancés). Lors de sa première sortie, une demi-journée de chasse pour un chien est amplement suffisante. Dans la mesure du possible, il faudrait lâcher tôt (au lever du jour) afin de «couper» les chiens avant que les températures ne soient trop élevées. Veillez bien a ne pas laisser les véhicules et remorques au soleil. N'oubliez pas de prendre de l'eau avec vous pour abreuver les chiens dès qu'ils arrêtent de mener.
Maude Marcoccio - Dr Vétérinaire
Sanglier Passion septembre 2007
Dois-je faire vacciner mon chien de chasse ?
En matière de protection, le chien de chasse a des besoins plus étendus que d’autres congénères qui n’arpentent pas la campagne et les contrées sauvages avec autant d’assiduité.
La plupart des vétérinaires recommande une vaccination qui couvre le chien contre les maladies canines les plus communes, à savoir l’association « CHPP » (Carré, Hépatite, Parvovirose, Parainfluenza), à laquelle est ajoutée la Leptospirose.
La vaccination contre la leptospirose est en effet importante, car cette maladie constitue un risque réel pour le chien de chasse qui court dans la nature.
Pour les chiens qui vivent en communauté, dans des chenils, la vaccination contre la « toux de chenil » est recommandée. La toux de chenil (ou trachéo-bronchite infectieuse) est une maladie des voies respiratoires du chiot et du chien, atteignant principalement les animaux vivant en collectivité (élevages, refuges…).
Elle est due à plusieurs agents: bactéries et virus associés.
Les rappels de ces vaccins sont annuels.
Et la rage ?