Tularémie chez des chasseurs de lapin en Allemagne
En Allemagne, 9 chasseurs ont apparemment été infectés par la bactérie Francisella tularensis en Bavière.
La confirmation du diagnostic est en cours. Selon les informations de l'administration du village de Swan, les hommes avaient, tué, éviscéré et préparé huit lapins le 27 octobre 2018. Ils ont été hospitalisés depuis le 4 novembre 2018 à l'hôpital d'Amberg. Selon l'Institut Robert Koch, chaque année quelques dizaines de cas sont signalés. En 2017, 52 personnes en Allemagne ont été atteintes de tularémie, dont 13 en Bavière.
Rappels sur la tularémie La tularémie est une maladie causée par la bactérie Francisella tularensis, potentiellement mortelle qui peut infecter les animaux à sang chaud, les chiens, chats, lapins, lièvres, les campagnols et les castors et les humains. Les animaux infectés excrètent la bactérie dans leurs selles et urine, et de très nombreuses bactéries sont présentes dans les carcasses. La bactérie peut persister pendant de longues périodes de temps dans l'eau, le sol et les carcasses. L'homme peut être infecté à la suite d'un contact avec un animal, en touchant le sol contaminé, en consommant de la viande de chasse mal cuite ou en buvant de l'eau contaminée. La bactérie peut aussi être transmise lors d'une morsure de tique infectée. Les symptômes de la tularémie comprennent de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, des douleurs articulaires, des vomissements, une toux sèche et des difficultés respiratoires.
Quelques précautions sont à prendre :
éviter de chasser dans les zones où du petit gibier mort a été trouvé ;
porter des gants lors de la manipulation du petit gibier, et se laver les mains après avoir retiré les gants ;
faire bien cuire toutes les viandes de gibier ;
les Centers for Disease Control and Prevention recommandent d'utiliser des masques pour tondre la pelouse afin de réduire le risque d'inhalation des bactéries.
La Tularémie (de Tulare : région de Californie où elle a été découverte en 1911) est une maladie infectieuse qui touche principalement les animaux mais qui peut atteindre accidentellement l'homme.
On la trouve en Amérique du Nord sous une forme très virulente et dans la plupart des pays d'Europe. Elle est due à une bactérie (Francisella tularensis), particulièrement résistante qui persiste pendant des semaines ou des mois dans la boue, l'eau et les carcasses d'animaux décomposées.
Elle est néanmoins sensible aux températures élevées.
Sa transmission entre les animaux s'effectue par contact avec les déjections, l'eau ou les cadavres infectés mais aussi après une piqûre de tique, de taon ou moustique. Les espèces sont différemment touchées.
Les rongeurs comme le lièvre qui constitue en France le principal réservoir de la bactérie, en meurent en 2 ou 3 semaines au point que la maladie serait un facteur de régulation de la population.
Le renard, le sanglier, le chat, qui consomment beaucoup de charognes en sont fréquemment porteurs mais ne semblent pas en souffrir ; ils peuvent néanmoins la transmettre.
Sont également très sensibles certains oiseaux, les ovins, bovins et les chiens, mais ils en meurent rarement. Autres porteurs de la bactérie : les puces (qui l'excrètent dans leurs déjections), poux, punaises, moustiques, taons, araignées et surtout les tiques.
Les symptômes sur les animaux sont rarement visibles. On a pu observer néanmoins que les lièvres se roulent en boule, le poil hérissé et se laissent approcher facilement en raison de leur état de faiblesse. Ils présentent des bosses au niveau de l'aine, du ventre, du cou ainsi qu'aux aisselles.
La maladie chez l'homme
En France, on dénombre en moyenne une cinquantaine de cas chaque année. La maladie touche essentiellement les chasseurs (ou leurs proches), les personnes en contact régulier avec les animaux, les consommateurs de viande crue ou peu cuite et les personnels de laboratoire. On constate une augmentation notoire du nombre de cas en hiver, de novembre à février ce qui correspond à la période intense d'activité de chasse et lui valut, un temps, le nom de « maladie du chasseur »...
La tularémie, peu fréquente en France, est une anthropozoonose potentiellement mortelle répandue dans de nombreuses zones de l'hémisphère nord.
La contamination la plus fréquente se fait par la peau, à l'occasion d'un contact avec un objet infecté, un animal malade... Le germe est capable de traverser la peau saine, mais la présence d'une plaie ou d'une égratignure favorise sa pénétration. Une griffure, morsure ou léchage d'un animal (chat, chien) porteur de l'agent infectieux est également un mode de contamination possible. Les chasseurs et leurs femmes qui se chargent souvent du dépeçage y sont particulièrement exposés. La contamination indirecte est possible par piqûres de tiques, de moustiques ou de taons.
Enfin, la consommation d'eau contaminée et de viandes insuffisamment cuites provenant d'animaux infectés sont des voies de contamination, au même titre que l'inhalation de poussières de fourrage ou de céréales souillées par des cadavres et déjections de rongeurs (tontes de gazon, changements de litières). L'Espagne a connu deux épidémies en 1997 et en 2007 avec respectivement 534 et 507 cas. Il s'agissait à chaque fois de contamination par inhalation !
Les symptômes
L'incubation dure généralement de 3 à 5 jours puis les symptômes apparaissent. Ce sont ceux d'une grosse grippe, avec une fièvre ondulante, des frissons, des douleurs articulaires et musculaires.
Suivant le mode de pénétration du germe, on notera des maux de gorge, des céphalées et parfois des nausées et vomissements avec développement de ganglions lymphatiques possibles.
En cas d'infection par la peau un bouton ou pustule qui se transforme rapidement en ulcère apparaît au point d'inoculation.
Source iconographique : ifr48.timone.univ-mrs.fr
Le diagnostic est difficile à poser, mais le traitement est simple et consiste en la prise d'antibiotiques.
Non traitée, la fièvre de la tularémie reste élevée pendant 3 à 4 semaines avant de baisser et la convalescence peut prendre plusieurs mois. L'infection confère l'immunité.
En Amérique du Nord, elle peut être mortelle (5% des cas). Source : Ministère de la Santé et des Sports.
Les mesures préventives
La première précaution, généralement bien observée par les chasseurs mais peu par les promeneurs, consiste à se protéger des tiques : pas de jambes ou bras nus.
On doit éviter de toucher les cadavres d'animaux trouvés morts et de laisser les chiens s'en approcher.
Les lièvres sont à l'origine de la contamination humaine dans 80% des cas, notamment par inhalation chez les femmes des chasseurs habituellement chargées du dépeçage : la présence d'une grosse rate peut être le signe d'une contamination. Dans tous les cas, la viande de gibier, oiseau ou mammifère doit être bien cuite, ce qui ne fait pas l'unanimité chez les gastronomes ! Pour les voyages de chasse en Europe orientale et en Amérique du Nord où l'affection est plus courante et plus grave il faut redoubler de vigilance.
Faut-il avoir peur de la Tularémie ?
Avec une fourchette située entre 20 et 70 cas, non mortels, décelés chaque année en France cette maladie ne doit pas faire peur.
Cependant elle donne l'occasion de rappeler les règles élémentaires d'hygiène et les précautions à prendre avec les animaux, même domestiques, réservoirs de germes et vecteurs de maladies.