Seine-Maritime - 76
Pourquoi de nouveaux bracelets sangliers en Seine Maritime ?
La FDC de Seine Maritime a mis en place un nouveau système pour les bracelets sangliers qui fait beaucoup réagir : explications.
- En Seine Maritime, les bracelets sangliers sont scindés en 2 catégories.
- Les moins de 20 kilos à 10 euro.
- Les plus de 20 kg à 50 euros.
- Cette nouvelle modalité pour la chasse aux sangliers fait réagir. Certains arguant que ce bracelet à 10 euros incitait à tuer les jeunes.
- Allant ainsi contre toute éthique de la chasse.
- Nous avons joint Jean-Luc Couvillers de la FDC 76 qui nous explique le pourquoi.
De nouveaux bracelets sangliers pour répondre à la demande des chasseurs
Le Chasseur Français : Pourquoi cette nouvelle modalité de la chasse aux sangliers ?
Jean-Luc Couvillers : Nous répondons ainsi à une demande de nos chasseurs. Des demandes exprimées lors des réunions de secteur. Mais il faut avant replacer le dossier sanglier dans le contexte du département.
Le Chasseur Français : Quel est ce contexte ?
Jean-Luc Couvillers : Comme dans beaucoup d’autres régions de France nous enregistrons une explosion des populations de sangliers. Il y a une quinzaine d’année, nous en prélevions 6 000. 12 000 lors de la dernière saison. Notre département est assez urbanisé avec de nombreuses zones de quiétudes pour les animaux. Comprenant 30% de sa surface non chassable de par les activités humaine, la sécurité, où les personnes ne souhaitant pas que l’on chasse chez elles. Une telle population a un impact énorme sur la facture des dégâts.
L’année dernière elle s’établit à 1,5 millions d’euros ( cumul des dégâts et des frais). Nous ne pouvons plus continuer. Les chasseurs veulent bien tuer des sangliers et aider à diminuer cette pression. Mais à 50 euros le bracelet sanglier sur des petits animaux c’était compliqué. D’où leur demande d’un bracelet sur les animaux les plus jeunes.
Le Chasseur Français : Ce n’est donc pas une demande pour tuer plus de petits sangliers ?
Jean-Luc Couvillers : Non c’est une demande pour payer un bracelet moins cher pour les sangliers de moins de 20 kilos. Avouez que 50 euros pour un jeune sanglier, ça faisait quand même très cher. Du coup les chasseurs n’osaient pas les tirer.
© FDC 76
Des bracelets « remplacés » lors des tirs à l’approche
Le Chasseur Français : 50 euros ça reste quand même élevé comme somme ?
Jean-Luc Couvillers : Oui nous en sommes conscients. La fédération elle-même trouve que 50 euros c’est trop cher. On aimerait revenir comme avant à 35 euros. Mais pour l’instant et pour l’équilibre des finances c’est impossible. Les dégâts ne sont payés que par les chasseurs. Il n’y a donc pas beaucoup de leviers d’actions. Les bracelets, et la taxe à l’hectare dans les points noirs. Mais c’est tout.
Le Chasseur Français : Vous aidez néanmoins les chasseurs à chasser plus ?
Jean-Luc Couvillers : Oui, nous avons ouverts la période de chasse beaucoup plus largement. On souhaite que les chasseurs soient plus efficaces. Que ce soient eux qui gèrent les points noirs plutôt que des battues administratives. Pour les aider nous avons aussi mis en place un
système de remplacement des bracelets sangliers. Quand un chasseur tue un sanglier à l’approche entre le 1er avril et le 14 août, nous lui remplaçons son bracelet, par un autre. Gratuitement. C’est une autre manière d’inciter aux prélèvement dans les zones où il y a des dégâts.
Une proposition de loi pour réformer l’indemnisation des dégâts de gibier
Avec 80 millions d’euros par an, l’indemnisation des dégâts de gibier devient un gouffre sans fond. Une proposition de loi a été déposée pour la réformer.
- 82 députés, principalement issus du Rassemblement National et de l’Union des Droites pour la République, ont déposé une proposition de loi visant à réformer le système d’indemnisation des dégâts de grand gibier. Une proposition pleine de bon sens. Mais ira-t-elle jusqu’au bout ?
Réformer l’indemnisation des dégâts de grand gibier en créant un fonds national d’indemnisation
- Depuis des années le monde de la chasse le dit : le système d’indemnisation des dégâts arrive à ses limites.
« La tendance sur le long terme est nette et sans équivoque depuis l’instauration du système d’indemnisation dans les années 70. Les indemnités versées aux agriculteurs ont été multipliées par 10 en 45 ans. Avec un tableau de chasse sanglier multiplié par 20. Les indemnisations des dégâts commis aux cultures agricoles dûs au sanglier représentent 85% des montants. Parallèlement, en presque 30 ans, on observe une baisse de 30% du nombre de chasseurs. Alors que les indemnisations durant la même période ont été multipliées par 3. Ce qui induit un coût relatif moyen par chasseur français qui lui a été multiplié par 5 ! ».
- Stéphanie Galzy, Rassemblement National, députée de la 5° circonscription dans l’Hérault a donc déposé un projet de loi.
- Un projet soutenu par 81 autres députés et qui prévoit la création d’un fonds national d’indemnisation.
- « Ce fonds serait financé majoritairement par une dotation de l’État issue d’une fraction des fonds européens destinés à l’aménagement et au développement des territoires ruraux et de subventions. Le fonds serait complété par une contribution des FDC correspondant à une portion ne pouvant excéder 40 % de leur budget annuel ».
Et pour les 30% des territoires non chassés ?
- Dans ce projet de loi un article est consacré aux personnes ayant formé opposition à la chasse sur leur terrain. - Car environ 30 % du territoire national échappe à toute régulation cynégétique.
- Des territoires non chassés pour différentes raisons dont une partie car des personnes ne veulent pas y voir de chasseurs. Il n’est donc pas logique que les chasseurs paient pour ce choix.
- Aussi la proposition de loi précise : « L’article 5 vise à créer un nouvel article pour soumettre à contribution la personne ayant formé opposition. Cette contribution financière et annuelle aux FDC est attribuée au budget général de l’État. Et vise à abonder le fonds national d’indemnisation des dégâts de grand gibier. Cette contribution permet de pallier la régulation des animaux susceptibles d’occasionner des dégâts. Et particulièrement le grand gibier. Cette contribution est fixée par tranches et établie selon les surfaces des terrains selon des tranches définies en Conseil d’État »
- Par ailleurs cet article précise aussi que les personnes ayant formé une opposition à la chasse ne pourront se prévaloir que d’une indemnisation minorée. « une somme correspondant à la moitié de ce qu’elle aura reversé annuellement au titre de la contribution précitée ».
Isère - 38
Isère : à Saint-Martin-le-Vinoux, les sangliers prolifèrent…
mais les riverains refusent la chasse et le débroussaillage
Quand les sangliers envahissent les zones périurbaines, les chasseurs sont là. Mais encore faut-il qu’on les laisse agir. À Saint-Martin-le-Vinoux, petite commune du nord de Grenoble, une réunion publique organisée par la Fédération Départementale des Chasseurs de l’Isère (FDCI) a révélé, une fois de plus, l’absurdité croissante de certaines postures citoyennes.
Moins de sangliers ? Peut-être. Moins d’idéologie ? Pas sûr.
- En présence d’une trentaine de personnes seulement, la soirée-débat du 28 juin, animée par Patrice Sibut (directeur de la FDCI), un agent de l’ONF et trois lieutenants de louveterie, a donné lieu à un échange aussi franc que révélateur.
- Au cœur des discussions : les dégâts répétés causés par les sangliers aux abords des habitations, les risques d’accident, et l’impuissance croissante des chasseurs face à des injonctions contradictoires.
- Car dans ce quartier périurbain, certains riverains refusent à la fois la chasse à proximité de leur domicile… et l’élagage de leurs propres parcelles, pourtant envahies de ronciers, véritables refuges à sangliers.
Obligation légale ignorée
- Le comble ? Saint-Martin-le-Vinoux fait partie des 37 communes iséroises soumises à l’obligation de débroussaillement dans un rayon de 50 mètres autour des habitations.
- Une mesure prévue pour prévenir les incendies, mais aussi limiter la prolifération de la faune en milieu urbain.
- Cette obligation est peu respectée, et jamais sanctionnée.
- Résultat : des zones en friche, incontrôlables, où les sangliers trouvent abri et tranquillité, pendant que les habitants s’offusquent de voir leurs jardins retournés.
- On réclame moins de dégâts, mais on refuse les solutions.
- On exige la sécurité, mais on bloque ceux qui peuvent l’assurer.
Une gestion impossible sans volonté collective
- Pendant près de deux heures, les intervenants ont tenté de faire œuvre de pédagogie, d’expliquer les réalités du terrain, le fonctionnement des battues, le rôle des lieutenants de louveterie, les limites imposées par la loi… et par les mentalités.
- Mais une fois encore, les plus vocaux n’étaient pas les plus constructifs.
- Ceux qui refusent à la fois la chasse, l’élagage, la clôture, et toute contrainte environnementale… mais qui exigent que « quelque chose soit fait ».
Chasser les sangliers, oui — mais pas chez moi !
- Ce cas n’est pas isolé.
- Il illustre un phénomène croissant dans les zones périurbaines : la coexistence devient impossible quand le confort individuel prend le pas sur l’intérêt collectif.
- Et quand la responsabilité citoyenne se limite à signer une pétition ou maugréer sur Facebook.
- Il est temps de le dire clairement : la régulation de la faune sauvage n’est pas un service à la carte.
- Chasser les sangliers, ce n’est pas un caprice.
- C’est une nécessité sanitaire, agricole, environnementale… et de plus en plus, une réponse aux demandes des maires eux-mêmes.
Par Frédéric Buszkowski
Pour chassons.com

Dordogne:
Quand les chasseurs transforment un village vacances abandonné en espace dédié à la biodiversité
En 2023, certains écologistes grinçaient des dents. Aujourd’hui, la réalité du terrain leur donne tort. En rachetant l’ancien village de vacances « Le Brantôme », laissé à l’abandon depuis des années, la Fédération Départementale des Chasseurs de la Dordogne (FDC 24) a initié l’un des projets les plus ambitieux de gestion territoriale intégrée : le Domaine du Bûcher, un site de 180 hectares situé à Château-l’Évêque, devient un modèle de conciliation entre chasse raisonnée, biodiversité, et éducation à la nature.
Une reconquête écologique chassée des broussailles
- Le site, racheté en juin 2023, n’était plus qu’un fantôme de l’ancien village de vacances : bâtiments délabrés, végétation anarchique, étangs abandonnés.
- Les 180 hectares — boisés à plus de 50 % — alternent prairies, landes, mares, étangs et chênaies, formant une mosaïque d’habitats propices à une grande diversité d’espèces.
- Dès les premières annonces, des voix critiques, notamment du côté de la SEPANSO (Société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest), s’étaient élevées, dénonçant un « projet cynégétique déguisé ».
- Un procès d’intention balayé par les faits : aucun parc de chasse, aucun enclos, aucun mirador, mais bien une ambition claire de gestion durable, adossée à un travail rigoureux d’inventaire naturaliste.
Un inventaire de la faune sur quatre saisons
- Depuis janvier 2025, un suivi écologique complet a été engagé, en partenariat avec la Fédération Régionale des Chasseurs de Nouvelle-Aquitaine et le bureau d’études Synapse Conseil.
- Objectif : mieux connaître la biodiversité pour mieux la protéger.
- Sur une période de douze mois, les naturalistes recenseront : les oiseaux nicheurs et migrateurs, les mammifères, notamment les chiroptères (chauves-souris), les amphibiens et reptiles, et une riche diversité d’insectes, dont libellules, papillons, et coléoptères.
- Ces données permettront d’identifier les habitats sensibles, de proposer des mesures de protection ciblées et de bâtir un plan de gestion écologique à l’échelle du site.
Un site sécurisé, non clôturé, et ouvert à l’avenir
- L’ensemble du domaine est protégé contre les intrusions motorisées : barrières, grillages dissuasifs, surveillance vidéo.
- Mais il n’est ni privatisé, ni fermé.
- À terme, la FDC 24 prévoit de réhabiliter certains bâtiments pour y accueillir : des sessions de formation (piégeurs, jeunes chasseurs, gestionnaires de territoires), des scolaires et du grand public, pour des animations nature, et pourquoi pas, un parcours pédagogique cynégétique en plein air.
- Un projet zéro artificialisation et zéro béton, qui redonne vie à un espace rural abandonné.
La chasse comme levier d’équilibre
- La FDC 24 l’assume pleinement : la chasse ne sera pas exclue du Domaine du Bûcher, bien au contraire.
- Elle en sera un outil de régulation et d’observation, intégré au plan de gestion.
- Pas de lâchers, pas de chasse commerciale : seulement des actions encadrées, compatibles avec la tranquillité des espèces sensibles.
- Ce projet est aussi un symbole fort : celui d’une reconquête territoriale par les acteurs ruraux, là où l’inaction publique et les blocages idéologiques n’avaient rien produit depuis des années.
Par Frédéric Buszkowski
Pour chassons.com