La chasse à l’arc, école de patience et d’humilité, connaît un réel engouement. Le ragondin offre de belles opportunités aux archers, qui limitent l’explosion démographique de cette espèce invasive et les dégâts qu’elle occasionne. (Le chasseur français N° 1515)
- C’est une belle soirée dans les marais de l’estuaire de la Loire. La lumière est teintée d’or et la bande-son envoûtante : le chant des phragmites aquatiques perchés au cœur des roselières. Nous avançons face au vent, sans parler, posant chaque pas avec prudence. Équipé de mon appareil photo, j’imite mes trois compagnons et essaie de progresser moi aussi comme un Indien. Je les observe avec intérêt et ne peux m’empêcher de penser à un film de science-fiction où les insectes, plus particulièrement des phasmes, auraient atteint la taille humaine. Nos trois chasseurs sont entièrement vêtus d’une tenue camouflage aspect « feuilles », pas un centimètre de leur peau n’est pas couvert. Même leurs mains et leur visage ont disparu derrière gants et cagoule, seuls leurs yeux restant visibles. Denis, Cyril et Julien se séparent : « Quand on chasse à l’approche, il faut un maximum de discrétion pour échapper aux sens de sa proie. » Je marche dans les pas de Cyril, cherchant à imiter son allure souple et fluide. Ce grand gaillard athlétique est un coureur des bois, ou plus exactement des marais. La chasse à l’arc est légale en France depuis 1995, et ce fut pour Cyril un événement important dans sa vie. Enfant, il passait beaucoup de temps avec son grand-père, qui lui confectionnait des lance-pierres et des arcs en bois de noisetier. Plus tard, il accompagne régulièrement deux copains à la chasse aux lapins. Il aime la traque de l’animal et a plaisir à voir un duo de bassets fauves de Bretagne traverser les ronciers et les broussailles, mais il n’est pas attiré par les armes à feu. - En 1997, lors de son service militaire, un copain chasseur lui parle de la chasse à l’arc et lui apprend que la législation française l’a rendue possible. Pour lui, c’est une révélation, il va enfin pouvoir réaliser son rêve de gosse. Pour chasser à l’arc, il faut être détenteur du permis de chasser et faire ensuite une journée de formation obligatoire encadrée par la fédération départementale de la chasse.
LE SILENCE EST D’OR
- L’année suivante, permis en poche, Cyril fait sa première ouverture en septembre avec un arc entre les mains. Il rentrera bredouille. Les lapins sont peu nombreux, ayant été malades du VHD. Mais qu’importe, il est le plus heureux des hommes. - Cela fait maintenant plusieurs années que Cyril chasse, parfois armé d’un fusil ou d’une carabine, mais le plus souvent avec son arc, ou plus exactement un de ses arcs. « La chasse à l’arc est une école de patience et d’humilité. Ce n’est pas le tableau de chasse qui passionne ces chasseurs, car cette forme de chasse ne réussit que rarement. Il faut beaucoup d’entraînement pour le tir. » Pour mettre une flèche dans un cercle de 7 cm à 15 m de distance, Cyril conseille de pratiquer tous les jours entre quinze et vingt minutes. Mais il faut aussi acquérir la capacité à se déplacer silencieusement sur le terrain, pour ne pas se faire remarquer par le gibier. On ne tire pas beaucoup en action de chasse, et il faut de nombreuses tentatives avant de lâcher sa flèche. Cyril ne compte plus le nombre d’approches avortées se soldant par le cri d’un chevreuil alertant le reste de la forêt. « La chasse à l’arc demande une plus grande proximité avec l’animal qu’avec un fusil. On ne tire pas au-delà de 15 m et toujours dans le triangle de vie : on tire pour tuer. Il faut déjouer les sens du gibier. Pour échapper à sa vue, j’utilise le camouflage le plus parfait possible, mais ce n’est pas cela le plus compliqué. Chez les oiseaux, le sens le plus développé est la vue, mais chez les mammifères, ce sont l’ouïe et l’odorat. Quand j’arrive sur le terrain, je commence donc par déterminer le sens du vent. Je me déplace toujours avec le vent de face : mon odeur n’est pas emportée vers le gibier, ce qui le mettrait en fuite. Ensuite, il faut se mouvoir lentement et silencieusement. La moindre branche morte ou brindille sèche qui craque sous un pied peut faire capoter une approche et une journée de chasse. »
Cyril conseille quinze à vingt minutes d’entraînement tous les jours.
SCÈNE AU RALENTI
- Nous nous arrêtons régulièrement. Cyril scrute minutieusement les berges ; rien n’échappe à son regard d’aigle : crottes fraîches encore brillantes ou végétaux venant d’être coupés par les grosses incisives des ragondins. Notre ami connaît parfaitement ce territoire et les habitudes des animaux. Il a localisé les terriers et ne tire jamais un animal à proximité. « Un ragondin blessé va se réfugier au fond de ses galeries, et il est alors impossible de l’achever. Dans cette chasse, l’éthique est très importante : on ne tire que si l’on est sûr de tuer l’animal. » Le ragondin, gibier de choix pour le chasseur à l’arc, est abondant, trop même. Mais dans l’immédiat, cela joue en notre faveur. Et l’archer m’indique une masse sombre qui émerge de la végétation à une soixantaine de mètres de nous. C’est l’heure où les ragondins se mettent à table, et celui-ci semble bien occupé à brouter les joncs. Pour augmenter nos chances de succès, je ne fais rien. Je m’assois sans bruit et laisse Cyril approcher seul. Le spectacle est intéressant : j’ai la sensation de voir une scène se déroulant au ralenti. Aussi silencieux qu’un prédateur naturel, il approche de sa proie. Ses mouvements sont lents, mais au fil des minutes, la distance qui le sépare du ragondin diminue. Je suis impressionné par le calme de Cyril : son approche, déjà lente, est ponctuée d’arrêts… L’animal ne devine à aucun moment l’approche du chasseur. - Dans un mouvement souple et rapide, Cyril bande enfin son arc et vise. La flèche file. J’entends le bruit qu’elle produit au contact de l’air puis celui de son impact lorsqu’elle transperce l’animal avec précision. La scène n’a duré qu’une fraction de seconde. Je m’approche et constate la netteté du tir : la flèche est plantée derrière la patte avant, l’animal est mort instantanément – la flèche lui a traversé le cœur.
Dans cette chasse, l’éthique est très importante : on ne tire que si l’on est sûr de tuer l’animal.
- Scène parfaite mettant en évidence la maîtrise nécessaire pour réaliser cette chasse mais aussi son efficacité. Selon Cyril, le ragondin permet d’associer sa passion de la chasse à l’arc à une action utile en participant à la lutte collective, avec les piégeurs notamment, pour limiter les populations de ragondins.
En cours d’élaboration depuis 2 ans, la Ville de Rennes vient d’adopter sa « charte rennaise sur la condition des animaux ». Celle-ci doit permettre à la collectivité de mener« une politique active en faveur des animaux dans la ville, dans l’objectif d’une cohabitation la plus apaisée possible », elle se révèle être une attaque en règle contre la pêche et les pêcheurs. Jérémy Grandière, président de la Fédération de Pêche d’Ille-et-Vilainenous explique ce que contient cette charte votée la semaine dernière. Il craint, à juste titre, que cette décision fasse tâche d’huile.
- L’élaboration de cette charte, initiée début 2021, devait être, selon les termes de la ville, « coconstruite avec les Rennais et Rennaises et les partenaires locaux ». Cette concertation n’en a eu cependant que le nom et la Fédération de Pêche d’Ille-et-Vilaine avait, dès les premiers échanges, alerté la ville sur l’orientation extrémiste des débats qui reposaient dès le départ sur des postulats antispécistes ( voir notre article de septembre 2021 ) - Ce projet de charte a en effet été initié à la demande d’associations antispécistes rennaises lors des dernières élections municipales. La Ville de Rennes ne s’est pas contentée d’ouvrir le débat mais a donc laissé tout au long de l’élaboration de ce texte une place prépondérante aux représentants antispécistes, assumant d’ailleurs complètement son choix. Après 2 ans de discussions, la charte rennaise sur la condition des animaux a donc été présentée lors de son conseil municipal du 15 mai 2023. Elle a été votée à l’unanimité, en y glissant, de manière insidieuse et non débattue, une interdiction de la pêche et un positionnement basé sur un argumentaire inepte présentant la pêche comme une activité polluante et nuisible ! - En effet, parmi de multiples mesures concernant notamment les animaux domestiques et liminaires, la charte, dans son engagement 22, cible directement la pratique de la pêche et les pêcheurs. La ville s’y engage ainsi, sans s’embarrasser d’explications, à« informer sur les risques, nuisances et conséquences de la pêche ». - Madame la Maire, avez-vous pleinement pris la mesure de ces décisions ? Avez-vous conscience du caractère profondément non représentatif de ces positions ? La ville de Rennes s’est laissée influencée par un groupuscule. Le conseil municipal se félicite de la participation citoyenne mais en réalité, une poignée d’antispécistes a réussi à imposer ses idées aux élus rennais, au risque de se confronter à des milliers de pratiquants. En s’en prenant ouvertement à la pêche et aux pêcheurs, la ville s’attaque à un réseau associatif qui œuvre quotidiennement et concrètement pour la préservation des milieux et des espèces aquatiques. Des milieux aquatiques en bon état sont à nos yeux le premier gage du bien-être des animaux sauvages. Par ailleurs, il s’agit d’une représentation complètement tronquée du fonctionnement des écosystèmes aquatiques et des animaux qui les peuplent, fussent-ils localisés “en ville”. Les pêcheurs ne sont pas, comme on aimerait le faire croire, de simples consommateurs de loisirs ou de poissons, mais des acteurs engagés pour la biodiversité. Nous sommes à ce titre reconnus d’utilité publique et collaborons activement sur des projets à vocation environnementale ou halieutique avec de nombreuses collectivités à l’échelle départementale et régionale. - Cette charte laisse également penser que la ville pourrait influencer la restriction voire l’interdiction de certaines techniques de pêche. La pêche est cependant un loisir très cadré dont les pratiques sont réglementées au niveau national par le Code de l’Environnement. Bien évidemment, ces techniques restent et resteront autorisées, je me fais fort de défendre toutes les techniques pratiquées par nos adhérents ! - La ville souhaite enfin étendre l’interdiction de la pêche (déjà effectives sur plusieurs plans d’eau communaux pour des raisons sanitaires) à l’ensemble des étangs d’Apigné. Plus question d’animaux cependant puisque cette mesure est justifiée par le fait que « la pêche contribue à la pollution des eaux de l’étang ». Cette affirmation est avancée sans argument, oubliant que les pêcheurs s’engagent depuis des décennies pour améliorer la gestion qualitative et quantitative de la ressource en eau et qu’ils sont bien souvent les premiers lanceurs d’alerte en cas de pollutions. Présenter la pêche de loisir comme une activité nuisible en méprisant l’ensemble de nos actions pour la protection et la restauration des milieux aquatiques est inacceptable et je ne peux laisser circuler de telles inepties, véhiculées par une minorité extrémiste. Nous n’hésiterons pas à mobiliser nos partenaires et notre réseau contre cette attaque. - Madame la Maire, je vous interpelle donc publiquement et souhaite vous rencontrer dès que possible afin de vous exposer mon point de vue sur cette injustice et cet affront fait à nos valeurs et à nos libertés.
Jérémy Grandière, président de la Fédération de Pêche d’Ille-et-Vilaine
Par Isabelle Lecahttps://www.lechasseurfrancais.com/auteur/ileca Pour lechasseurfrancais.com
Une société de chasse communale privée de subvention suite à l’action d’un élu
C’est une terrible affaire qui s’est déroulée dans la commune de Coulouvray-Boisbenâtre dans la Manche. Le conseil municipal avait accordé une subvention de 100€ à la société de chasse communale mais fort heureusement, un élu de l’opposition a pris son rôle à cœur et a permis de lever un lièvre conséquent.
- En effet, l’histoire de cette subvention d’un montant de 100€ a été portée par ce dernier devant le tribunal administratif de Caen car le maire de la commune est également le président de la société de chasse. - Le juge a d’ailleurs donné raison à l’opposition sous prétexte que « Sont illégales les délibérations auxquelles ont pris part un ou plusieurs membres du conseil intéressés à l’affaire qui en fait l’objet ». - Par la même occasion, l’annulation d’une autre subvention avait été demandée. Il s’agissait d’une subvention de plus de 1600 euros qui avait été accordée au comité des fêtes dont font vraisemblablement partie certains membres du conseil municipal. - Le tribunal n’a pas retenu cette annulation car elle considère que le comité des fêtes agit dans l’intérêt de tous les habitants de la commune. - A contrario, la justice estime que ce n’est pas le cas de la société de chasse qui régule les animaux susceptibles d’occasionner des dégâts et favorise les actions envers la petite faune ainsi que pour la biodiversité. - En dehors des frais de justice engagés dans cette procédure, il a été décidé que la subvention de 100€ allouée à cette société de chasse en 2021 serait annulée mais la commune n’a pas été condamnée à verser les 1500 euros demandés par l’élu de l’opposition - On peut saluer l’efficacité de cet élu qui a donc permis une économie sans pareille à la commune dans laquelle il essaie de percer au niveau politique même s’il faudra assurément plusieurs années pour que cette économie compense les frais de justice engagés. - On peut aussi se demander d’une telle affaire bien que le fond soit justifié selon le tribunal, mais pour un montant aussi dérisoire, s’il faut en rire ou en pleurer…
La fin des chasses traditionnelles… La fausse information pour faire peur …
Elle nous chose un beau merdier, La Maïté de Chez France 3 Nouvelle-Aquitaine ou France bleu je sais même plus ! Teeeeh moi aussi je vais donner des infos pas bonnes au grand public … allez je vous pardonne Maïté… Les chasseurs sont des gros cons, des ivrognes et autres nom de pinson, mais ils sont quand même sympathiques ! Source : youtube.vom